mercredi 29 avril 2009

Etoles de mariées





































Voici quelques images pour une étole de mariage. Etoles en soie, châles brodés en pashmina, châles en brocard de soie de Varanasi, étole en satin de soie mouga réversible pashmina pour avoir plus chaud, étoles pour l'entourage de la mariée.

La soie mouga naturellement or, est la soie des grandes occasions. Elle est l’alliée prestigieuse de la mariée. Ou des proches de la mariée, qui peuvent aussi porter des écharpes en soie mouga. Cette étole blanche en soie, tissée main, avec des bandes rayées or, en soie mouga, est aérienne, lumineuse.

La broderie Jaal est une évocation de la vallée fleurie de Srinagar. Elle recouvre entièrement le pashmina et résulte d’un travail de deux mois à raison de dix heures par jour. Les fils de soie restituent à l’étoffe sa pleine délicatesse. Ce châle, en rose ou en blanc, est un beau châle de mariage.

L’étole en soie tissée en brocard de Varanasi convient merveilleusement bien pour une étole de mariée.
Le brocard de Varanasi est le tissage le plus riche de l’Inde. Il se caractérise par un entrelacement floral de fils d’or, d’argent ou de soies de plusieurs couleurs. Il faut un très grand métier à tisser et le travail de plusieurs artisans pour tisser un brocard. Certains brocards nécessitent une année de travail.

La mousseline de coton de Dacca, aérienne, tissée dans l’air
Une légende raconte que Amrapali, une courtisane du royaume de Vaishali, vint à la rencontre de Gautam Boudha. Elle portait alors un sari semi-transparent très richement tissé en moussseline de coton de Dacca, bordée de fil d’or.

Blanc nuage, blanc nacre, blanc neige, grège, perlée, pour la mousseline de soie ou de coton de Dacca, pour la gaze de soie, pour le pashmina, pour la mariée avant tout.
Photos Léonore Carron.







lundi 20 avril 2009

Des écharpes en soie, tissées à Varanasi






C’est dans un quartier des tisserands musulmans de la vieille ville de Varanasi, en empruntant tout un itinéraire à travers de vieilles ruelles que l’on arrive dans l’atelier de Haque Aziz, une petite maison modeste, aux murs bas.

Haque Aziz est le seul tisserand à pratiquer encore la technique Balouchari. La technique de tissage Balouchari est complexe, j’espère arriver à la comprendre pour l’expliquer plus tard dans un autre article. J’ai été impressionnée par tous les motifs et les associations de couleurs possibles, enregistrées dans le cerveau des tisserands comme des programmes informatiques. Les fameux saris Balouchari étaient produits à Baluchar, dans le Bengale oriental. Les saris étaient composés de motifs brocardés avec des fils de soie de couleurs différentes. Des motifs floraux ou des scènes mythologiques indiennes. Parfois elles sont tissées avec du zari, un fil de soie recouvert de fil d’or véritable, ou d’argent .

Le maître de l’atelier, Haque Aziz est considéré comme un guru, en son art, d’autres tisserands travaillent avec lui et la technique de tissage Balouchari sera transmise, mais la demande s’est affaiblie.

Voici quelques photos de ces fameuses écharpes en soie tissées selon la technique Balouchari, dans l’atelier du maître tisserand Haque Aziz. Elles ont nécessité des semaines de travail.

Il y a aussi une autre photo, d’un véritable brocard de soie de Varanasi, appelé Ganga Yamuna, du nom des deux affluents du Gange, qui utilise du fil zari or et argent, représentant le soleil et la lune. Le brocard de Varanasi révèle les sensibilités esthétiques de l’artisan. Un brocard de Varanasi se reconnaît aux bonnes combinaisons de couleurs, à l’utilisation du fil zari or et argent, à la dispositon adéquate des bordures et du fond des bourgeons (bhutis) et des fleurs.

Le brocard est tissé sur un grand métier, parfois plusieurs tisserands travaillent sur le métier. Traditionnellement, le motif du brocard était dessiné sur papier, puis un expert, appelé naksha bandha transposait le motif en fils sur un naksha (modèle, un appareil à fils comme pour le jaquard). Les nakshas bandhis de Varanasi étaient si experts qu’ils liaient les motifs des autres centres de brocards, à Surat (Gujrat) et à Chandheri (Madhya Pradesh). Aujourd’hui le naksha est largement remplacé par le jaquard.

Le tisserand de Varanasi, après avoir absorbé l’essence d’un motif utilise sa propre interprétation et crée un motif adapté au tissage. Le tisserand de Varanasi n’aime pas la monotonie des motifs persans, il apporte d’innombrables variations à un seul motif. Le Latifa Bhutti est une adaptation du tisserand Latif Mia qui avec des courbes fait balancer la plante au vent, avec un effet d’ondulation dans le tissage.
Vous pouvez vous procurer ces étoles en soie, ces écharpes en laine et soie, en vous rendant chez Tiraz à Paris, ou sur le site http://www.tirazi.com/. Certaines sont des modèles uniques.

Les photos sont de Léonore Carron.

dimanche 19 avril 2009

Kabir, tisserand de Varanasi et poète mystique,

Kabir, humble tisserand, adorait Allah et aussi Ram, l'un des plus grands mystiques et poètes de l'Inde, vénéré par les hindous, les musulmans et les sikhs, vécut à Varanasi (Bénarès) au 15 è siècle.
Il composait des poèmes, des chants, et les chantait, tout en travaillant sur son métier à tisser pour nourrir sa famille. Il paraît que les gens, des disciples peut-être, venaient dans son atelier, et chantaient avec lui. Espérons que ces amoureux de la Beauté lui achetaient parfois ses tissages...

Qui connaît le secret de ce tisserand ?
Il a tendu mille fils sur la trame du karma.
De la Terre jusqu'au Ciel sur son métier il tisse,
Avec Soleil et Lune pour navette du Souffle.

Et il tisse toujours, quand aura-t-il fini
Le voile immaculé de l'Esprit ?
Fil fin ou fil grossier, bon ou mauvait karma,
Dit Kabir, il tisse avec amour l'ultime Réalité !

Cet extrait de la poésie de Kabir vient de l'une des parutions sur Kabir des éditions Les deux Océans, je crois qu'il s'agit de Cent huit perles, Yves Moatty (en fait j'ai recopié le poème et j'ai prêté le livre, jene peux donc pas vérifier, veuillez m'en excuser). Vous trouverez plusieurs ouvrages sur Kabir auprès de cette merveilleuse maison d'édition, voir leur site http://lesdeuxoceans.fr

Etole en soie, un modèle de Varanasi Weavers



Cette étole en soie noire a été tissée par un tisserand de l’organisation Varanasi Weavers. Elle a des motifs de feuilles en zari, fil d’argent véritable. L’organisation Varanasi Weavers aide les tisserands de Varanasi à trouver de nouveaux marchés, et à se maintenir dans leurs métiers. Ainsi, cette écharpe en soie est résolument moderne et élégante, c’est une écharpe pour homme, ou pour femme.


Varanasi (anciennement appelée Bénarès) a toujours été un très grand centre de tissage, les brocards de Varanasi sont réputés, ils ont été commandés par Versailles, St James, et le Vatican Les saris Banarasi silk faisaient partie du trousseau de mariage des indiennes, mais voilà, les indiennes portent moins le sari, et elles achètent davantage les saris industriels en matière synthétique, fabriqués d’abord au Japon puis maintenant en Chine, beaucoup moins chers. Plus de 100 000 tisserands sont aujourd’hui menacés. Des tisserands ont dû récupérer le bois de leurs métiers à tisser pour le revendre et se nourrir. Il leur faut parfois abandonner un savoir-faire qu’ils détiennent de génération en génération pour gagner leur vie autrement.

Lorsque la société Bestseller Company, basée au Danemark, a pris connaissance, par des rapports internationaux, de la situation dramatique des tisserands de Varanasi, elle a décidé de commander 13 000 écharpes en soie pour les offrir en cadeaux de Noel, à leur personnel, entre autres. En Inde même, les hotels Taj, du groupe Tata, ont fait réaliser les uniformes de leur personnel par l’organisation Varanasi Weavers.
A Paris, Tiraz propose des écharpes en soie, tissées par les tisserands de l’organisation Varanasi Weavers. La mode éthique fait son chemin, visitez le site http://www.tirazi.com/

vendredi 17 avril 2009

Le choix d'une écharpe : porter une attitude


Tiraz a décliné l'héritage textile de l'Inde en écharpes, châles, à porter comme une attitude. Imaginons par exemple un Kalamkari, une pièce textile en coton, avec des motifs peints à la plume de bambou, en couleurs végétales, et le lien entre la personne qui porte une telle écharpe et l'artisan, anonyme mais combien talentueux, qui l'a réalisée comme un acte de dévotion, une prière, un bain de teinture par couleur, les couleurs fixées par un bain final dans du lait de buffle, dont on sent encore l'odeur...